Portrait d’Alizée Colin, fondatrice du blog : « Le Bon Digital »
Alors que le monde numérique continue de redéfinir notre manière de communiquer et de partager des idées, les blogs demeurent des joyaux d’expression personnelle et de partage d’informations. En cette Journée Mondiale du Blog, nous avons eu le privilège de nous entretenir avec Alizée Colin, la fondatrice derrière le blog à succès « Le Bon Digital ». Plongeant dans l’univers captivant du blogging, Alizée Colin partage son voyage personnel, les défis qu’elle a relevés et les enseignements qu’elle a tirés en développant une plateforme en ligne qui informe, inspire et engage. Rejoignez-nous pour découvrir à travers les yeux avisés d’une entrepreneuse passionnée, un blog inspirant sur le numérique responsable.
Pourriez-vous nous parler de vous et de votre parcours ? Comment avez-vous développé votre intérêt pour le numérique responsable ?
J’avais démarré un bachelor de trois ans pour découvrir les métiers du digital, du marketing au design en passant par la technique. Cela faisait quelques années que je commençais à m’intéresser à ce truc qu’on appelait « le réchauffement climatique » ou aussi « la sixième extinction de masse ». J’ai appliqué des bonnes pratiques plus écologiques au quotidien, mais sans jamais faire le rapprochement avec mon secteur professionnel. C’est avec une conférence en 2019 sur la « pollution numérique » que j’ai pris une claque : j’allais sacrément faire du mal avec mon métier. C’est à partir de ce moment-là que j’ai voulu y consacrer la totalité de ce que j’allais faire professionnellement par la suite.
Quelles ont été les étapes clés de votre carrière qui vous ont conduit à la création de ce blog ?
J’ai fondé mon blog durant le premier confinement, en plein milieu de ma deuxième année d’études supérieures dans le « digital ». C’était un peu moins d’un an après avoir assisté à la conférence précitée. Je me suis retrouvée chez moi avec du temps à allouer, n’ayant pas pu mener à bien mon stage chez Greenpeace Australie (mon bilan carbone m’a remercié). Je ne trouvais à l’époque que peu de documentations ou d’articles sur le sujet, et peu vulgarisés. En en parlant à mes proches et mes intervenants à l’école, je passais pour un ovni. Je me suis alors dit qu’il fallait en parler. Je me suis tellement passionnée de cette cause que je ne me voyais pas faire autrement. C’est là que j’ai décidé de commencer à rédiger des articles et monter mon blog.
Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés en essayant de promouvoir le numérique responsable à travers votre blog ?
Être une jeune femme sortie de nulle part, peut-être. Se construire une crédibilité prend du temps. Bien sourcer ses articles, les vérifier demande de la patience. J’apprenais et précisais mes articles au fil du temps. C’est toujours le cas d’ailleurs, car la recherche accroît les connaissances que l’on a sur les impacts. Après 3 ans de rédaction sur ce média, c’est bien le fait de tenir une fréquence de publication stable, en sachant que ce n’est pas mon activité principale, qui a été un défi. J’ai d’ailleurs lâché prise sur ce point, préférant publier moins fréquemment mais publier des articles davantage pertinents à mon sens.
Comment votre vision du numérique responsable a-t-elle évolué depuis que vous avez lancé votre blog ?
Elle s’est précisée. Le numérique responsable est un mouvement si vaste. On parle bien d’un secteur reposant sur trois pans (centres de données, terminaux utilisateurs, réseau) impliquant une infinité d’acteurs et induisant à la fois des impacts environnementaux, sociaux, sociétaux et géopolitiques divers. Le greenwashing s’étant aussi emparé du mouvement, car celui-ci perce la niche de supra-engagés, rajoute de la complexité. Aujourd’hui on parle beaucoup des impacts environnementaux, mais parfois sur des éléments ne regroupant pas la majorité des impacts, comme les services numériques ou les datacenters par exemple. Je souhaite alors continuer de m’engager pour ce qui a, selon moi, le plus besoin d’être évoqué. C’est le cas des impacts des terminaux, des impacts sociétaux et sociaux (design d’attention, conditions de travail dans la fabrication des équipements, justice sociale, exclusion, dénumérisation, etc). Tout comme sur des sujets environnementaux au global, je vise à axer de prochaines publications sur les solutions que nous pouvons mettre en place afin d’avancer, plutôt que de trop évoquer les états des lieux. Ou mieux équilibrer tout du moins.
En tant que fondatrice d’un blog influent, quelle est votre vision pour un avenir numérique plus responsable ?
Nous sommes en France le pays le plus avancé concernant le numérique responsable. Nous avons des législations qui ont commencé à poser des bases, comme la loi REEN, ou le RGAA. J’aime à croire que de futures réglementations françaises ou européennes puissent accélérer la transition des acteurs vers un numérique plus raisonné et durable. Je pense qu’il est plus que nécessaire d’acquérir un lobbying de contre-pouvoir face aux big techs et aux défenseurs du techno-solutionnisme, pour réussir à faire avancer la cause. Des mouvements comme Right To Repair, ou les actions de HOP en sont de bons exemples d’espoir.
En parallèle, j’ai des inquiétudes concernant le greenwashing grandissant de toutes parts, où certaines structures préfèrent communiquer sur le fait que le numérique pourra nous sauver plutôt que de voir la réalité des impacts intrinsèques au secteur. Une vigilance est de mise pour réussir à mettre en œuvre des actions sincèrement utiles et globales. Je porte à cœur de me dire que toute sensibilisation ou action menée par des acteurs sincères dans leur démarche fait avancer la cause.
Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés en tant que femme dans un secteur très masculin ? Et quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans le domaine du numérique et de l’entrepreneuriat ?
Le sexisme quotidien colore le secteur numérique. La dévalorisation de la parole des femmes et le paternalisme y sont parfois inconscients tant ils sont assimilés par beaucoup de personnes. C’est encore plus le cas dans les métiers techniques ou à responsabilité. Je pense que la première chose reste de croire en soi et de ne pas attendre que les autres le fassent pour nous. De se soutenir, de s’élever ensemble, de continuer d’avoir une démarche pédagogique et de sensibilisation à ces sujets, de fêter ses victoires. Nous savons que la comparaison sur les réseaux sociaux, son envie de prouver sa valeur touche beaucoup plus que l’on souhaite l’avouer (peu importe notre genre), alors prenons aussi soin de notre santé mentale !
Quels sont les projets futurs de votre blog sur le numérique responsable ? Quelles sont les initiatives à venir dont vous êtes particulièrement enthousiaste ?
J’ai de nombreuses idées d’améliorations pour le média. Il reste à les prioriser et à les planifier. La traduction des contenus en anglais est une réelle volonté pour les rendre davantage accessible au-delà des pays francophones. J’ai également la volonté d’agréger d’autres contenus pour centraliser des informations autour du numérique responsable. Beaucoup de réflexions sont en cours, sans que je puisse en dire plus. Mieux vaut agir avant !
En cette Journée Mondiale du Blog, nous voulons exprimer notre remerciement à Alizée Colin. Son parcours à travers l’univers du blogging et son engagement en faveur du numérique responsable sont une véritable source d’inspiration. Son blog offre une perspective éclairante sur les enjeux numériques d’aujourd’hui. Pour explorer davantage le monde du numérique responsable et profiter de ses précieuses idées, n’hésitez pas à visiter Le Bon Digital. Merci, Alizée, pour votre contribution remarquable et pour nous rappeler la pertinence continue des blogs dans notre monde connecté.