Une nouvelle structure adhérente à l’antic ! L’Institut Culturel Basque
Juste avant l’été 2023, l’Institut Culturel Basque (ICB) a rejoint le Collège « Entreprises » de l’antic Pays Basque, et ses deux représentants sont Jakes Larre et Johañe Etchebest, collaborateurs de l’ICB. Ils vont maintenant participer à la Vie de l’association, entre projets numériques concrets et utiles pour leurs actions et/ou leurs membres et compléter leur acculturation aux usages numériques grâce au centre de ressources numérique Pays Basque qu’alimente l’antic tout au long de l’année.
Et pour mieux connaître cette structure et comprendre leur motivation à rejoindre l’antic, l’équipe a interviewé Jakes Larre. Voici son témoignage :
antic Pays Basque (APB) : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et présenter l’Institut Culturel Basque ?
Jakes Larre (JL) : Je suis coordinateur du Pôle Transmission et Communication de l’Institut Culturel Basque (ICB). J’ai au cours des 20 dernières années piloté au sein de l’ICB plusieurs projets de médiation culturelle numérique (expos multimédias itinérantes, portails web…) et de communication institutionnelle. L’ICB a été créé en 1990 sous la double impulsion des associations culturelles basques et des institutions publiques – dont l’ensemble des communes du Pays Basque nord (Iparralde) – afin de contribuer au développement de la langue et de la culture basques. Nous sommes basés sur Ustaritz mais notre action rayonne essentiellement sur l’ensemble du territoire de la Communauté d’agglomération Pays Basque au travers des projets portés par nos associations membres (elles sont plus de 170 à adhérer à l’ICB) – que nous soutenons financièrement et techniquement – de même que par le biais de nos propres actions. Nous touchons à un ensemble de domaines artistiques et culturels allant du chant et de la musique au patrimoine oral, en passant par la littérature, les arts plastiques, la danse, le théâtre ou encore le cinéma basque.
Il faut souligner que depuis 2017 l’ICB est labellisé Ethnopôle – Pôle National de Recherches et de Ressources en Ethnologie – par le Ministère de la Culture. Ce label est attribué aux institutions culturelles conduisant une politique d’excellence en matière de recherche, d’information et d’action culturelle, autour du patrimoine culturel immatériel.
APB – Comment travaillez-vous avec le numérique au quotidien ?
JL – Le numérique a pris au fil des années une part croissante dans l’ensemble des secteurs d’activité dans lesquels l’ICB s’investit : de la recherche ethnologique et patrimoniale à l’accompagnement des artistes et des associations culturelles du territoire, en passant par la transmission et la communication de la culture basque auprès de divers publics. Dans ce secteur, plus précisément, depuis le début des années 2000, l’Institut Culturel Basque développe une médiation numérique qui s’exprime au travers d’outils techniques (sites internet, newsletters, réseaux sociaux, expositions multimédias…), parfois accompagnés (visites guidées d’exposition, consultation de documents au siège de l’ICB…), qui permettent à la fois l’accès à des informations ou à des ressources numérisées mais aussi un partage entre acteurs culturels et publics.
Pour citer une anecdote nous avons par exemple dès 2008 inauguré, à titre expérimental, avec l’aide de l’antic, un espace virtuel interactif dédié à la culture basque sur Second Life l’un des prémices du metaverse dont on parle tant aujourd’hui. Nous restons attentifs aux évolutions technologiques, prêts à saisir les opportunités offertes afin de diffuser plus efficacement la culture basque. L’expérimentation fait partie de notre mode de fonctionnement.
Cependant, ces dernières années, nous nous sommes davantage orientés vers un recours plus raisonné au numérique. Si par le passé des outils ont pu être développés « au fil de l’eau », au gré d’opportunités du moment ou de partenariats ponctuels, notre volonté est à présent de concevoir des supports numériques en adéquation avec les besoins et usages de nos publics. À titre d’exemple les ateliers participatifs que nous organisons régulièrement avec les artistes et acteurs de grands secteurs culturels basques (musique, théâtre, danse, arts visuels…) nous permettent de mettre en évidence des besoins concrets liés au champ numérique, en terme de communication, de conservation des données ou de mise en relation, auxquels nous devrons collectivement apporter des réponses dans les mois à venir.
APB – Vous avez écrit une nouvelle feuille de route pour l’ICB à l’horizon 2026. La stratégie numérique y-a-t’elle sa place ?
JL – La feuille de route que nous avons élaborée se fonde sur des axes de travail pensés pour apporter un début de réponse aux enjeux majeurs de la culture basque en s’appuyant sur une méthodologie ancrée dans la dynamique des droits culturels.
Son objectif est le développement d’une culture réflexive, mêlant héritage et renouvellement, recherche et création. Une culture porteuse de sens, qui lance questionnements et débats. Une culture aussi bien populaire que savante, participative, inter-générationnelle. Nous la concevons comme inclusive, adressée aux bascophones souhaitant pratiquer l’euskara mais ouverte aux non bascophones.
Le numérique est en filigrane de ce projet, mobilisé pour sa capacité de reliance. Dans une optique de transmission tout d’abord, pour nous relier à l’histoire de ce territoire, au sens de ses rituels, à ses évolutions sociétales, au travers de dispositifs multimédias en ligne et hors-ligne pensés avec les acteurs de l’éducation (enseignants, centres de ressources pédagogiques) et des médiateurs-prescripteurs (guides, animateurs…). Les défis sont immenses dans ce secteur, si stratégique pour nous. Dans une optique d’accompagnement de projets également, nous souhaitons investir les possibilités offertes par le numérique pour favoriser l’inter-connaissance et la collaboration entre les acteurs des différents champs culturels.
APB – Au vu de ce nouveau plan d’action comment souhaitez-vous collaborer avec l’antic ?
JL – L’antic représente pour nous un pôle ressources et d’expertise en matière d’ingénierie de projet sur lequel nous devrions davantage nous appuyer afin de mieux définir le périmètre de certains de nos projets numériques. Je pense notamment aux supports que nous serons amenés à développer dans le cadre de notre stratégie de transmission de la culture basque. L’antic est également un carrefour d’acteurs à ne pas négliger afin de consolider notre réseau ou de trouver des prestataires de confiance.
Bien entendu l’ICB est aussi disposé à aider l’antic à développer ses actions en relayant notamment ses informations auprès de nos associations membres et des artistes basques avec lesquels nous travaillons.
APB – Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre l’antic Pays Basque ? Quelles sont vos motivations ou envies de faire avec l’antic ?
JL – Comme évoqué précédemment, l’Institut Culturel Basque collabore régulièrement avec l’antic Pays Basque, et ce depuis sa création. Cela s’est jusqu’à présent traduit de manière ponctuelle. Au travers de notre adhésion nous souhaiterions à présent inscrire cette collaboration de manière plus pérenne et suivie.
Sur le court terme nous pensons par exemple que nos deux structures pourraient s’adresser aux associations membres et aux artistes avec lesquels nous travaillons au quotidien afin de les sensibiliser au numérique responsable. Nous désirons nous-même intégrer davantage cette composante dans les projets que nous développons.
Sur le moyen terme, l’idéal serait de pouvoir co-construire ensemble un projet de médiation numérique destiné aux habitant.e.s du Pays Basque. Pourquoi pas dans le champ de la transmission inter-générationnelle de la mémoire orale ou alors dans celui de la mise en avant des artistes locaux pour une diffusion internationale ?
En savoir plus sur l’Institut Culturel Basque
>>> site de l’ICB : www.eke.eus/fr/
>>> Feuille de route ICB 2023-2026 : https://files.eke.eus/pdf/2026-feuillederoute.pdf